8 septembre 2009

Babylon 5 ou le roman télévisuel


Prévoyant une rentrée trépidante, je me suis empressé de terminer les 5 saisons de Babylon 5 cet été pour t'en faire part dès que possible (c'est-à-dire maintenant). Qu'est-ce que Babylon 5 ? me demanderas-tu avec raison. Eh bien, il s'agit d'une série américaine de science-fiction diffusée pendant cinq saisons, de 1993 à 1999. La chose semble ancienne mais elle vaut le détour.

Autant te prévenir tout de suite, le titre (une fois de plus) n'est pas de moi, je l'emprunte sans vergogne au guide Les miroirs obscurs. C'est également un hommage parce que c'est leur article sur la série qui m'a poussé à la regarder. Profitant d'une promotion, j'ai acheté les cinq saisons d'un coup pour un prix honteux d'être aussi bas.

Nous sommes en 2258, dix ans après une guerre entre les humains et une race extra-terrestre, les Minbari. La station spatiale Babylon 5 est chargée de faire se rencontrer toutes les races d'aliens afin de maintenir la paix dans la galaxie. Évidemment, les obstacles sont nombreux, personne ne veut collaborer et tous ont de vieux conflits qui les opposent. Les cinq saisons retracent autant d'années de la vie de la station qui verra advenir une nouvelle guerre galactique.

La vision du premier épisode m'a fait extrêmement peur. On y voyait des personnages statiques, jouant de façon affectée et caricaturale. Les têtes d'aliens m'ont semblé vieillottes, limite grotesques. En outre, les effets spéciaux numériques avaient pris un sale coup de vieux (je sortais en outre de Battlestar Galactica dont je te toucherai un mot à l'occasion). Voilà pour le côté télévisuel. Les choses se sont arrangées un peu par la suite. La série n'a été qu'une longue transition vers la modernité du jeu (de plus en plus fin), des effets spéciaux (quand même datés) et de la réalisation. En ce sens, la série est exemplaire. C'est elle qui a ouvert la voie aux effets numériques à la télévision. J'ai quand même laissé passer un mois avant de regarder la suite. Cette fois, ce fut la bonne.

J'ai remarqué un réalisateur qui cassait la baraque à chaque épisode qu'il tournait : Michael Vejar. Bravo à lui. Il a contribué à dépoussiérer le visuel de la série. Un acteur m'a aussi beaucoup impressionné, celui qui joue G'Kar avec un masque et qui est époustouflant, une sorte de Depardieu extra-terrestre : Andreas Katsulas (tout à droite sur l'image en haut). Mais beaucoup de personnages sont très réussis.

La force de la série repose sur son écriture. Elle a été entièrement écrite par un seul homme qui avait prévu les cinq saisons à l'avance. Les événements sont préparés longtemps à l'avance et l'histoire progresse d'épisode en épisode, construisant un univers très riche et parfaitement cohérent. Les intrigues s'avèrent extrêmement intéressantes : il est question de paix, de guerre, de résistance, d'engagement politique. La facilité avec laquelle une société dérive vers le fascisme est parfaitement montrée. Le tout avec beaucoup de finesse. Les héros sont loin de la caricature, outre leurs failles, ils prennent position, au risque de se fâcher avec leurs amis. Voilà pour le côté romanesque.

A elle seule, Babylon 5 résume tous les thèmes de la science-fiction : exploration de l'espace, histoire future de la Terre, les pouvoirs psychiques, les extra-terrestres, les robots... L'auteur, Joseph Michael Straczynski, sait écrire des dialogues efficaces, voire brillants et poétiques, adaptés à ses personnages dont on reconnaît le style immédiatement. Il sait également jouer sur les différents registres, passant de la comédie romantique à l'épopée, sans oublier l'humour.

Tout ça pour te dire qu'après certaines réticences, j'ai complètement adhéré. La saison 3, sommet de la série, m'a laissé sur le fondement tellement la montée de la tension était insoutenable. Alors, va l'acquérir. Avec un peu de chance, il y aura peut-être une nouvelle promotion.

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