29 juillet 2009

HP6


J'ai vu Harry Potter et le Prince de sang-mêlé hier soir au cinéma. Comme je sens que tu brûles d'envie de connaître mon avis, je te le donne bien gracieusement.

Déjà, je dois te dire que le film est sorti seulement la semaine dernière en Hongrie. En outre, il nous a fallu trouver l'unique (je dis bien l'unique) salle qui diffusait l'œuvre en version originale (avec des sous-titres en hongrois qui ne m'ont pas été d'un grand secours). Bref, voilà qui explique mon retard à l'allumage.

Commençons par ce qui est réussi. La réalisation est soignée, esthétique, habile. De nombreuses fois, on joue sur les différents plans pour donner plus de profondeur à l'image, notamment dans les passages avec Malefoy qui est en plein tourment. Le réalisateur parvient à exprimer la détresse du personnage sans passer par des dialogues lourdingues.

Les scènes de comédie sont ce qu'il y de plus intéressant. Elles sont vives, précises, drôles et bien jouées (à la différence, selon moi, du 4e film). Il convient de noter que les acteurs sont tous excellents et qu'ils sont, à mon avis, au sommet de leur interprétation des personnages. Chacun cherche sa chacune et ça virevolte. Le repas chez Slughorn est le meilleur moment puisque l'on comprend les sentiments et le caractère de chaque personnage parfois en l'espace d'un seul plan.

Dernier point : les effets spéciaux sont très réussis et très beaux. J'aime particulièrement ceux de la pensive qui font penser à de l'encre tombant au fond d'un aquarium. Mais toute la partie de la grotte est également magnifique avec la mer, le lac des morts et le tourbillon de feu.

Le problème réside en fait dans le rythme du film. Il n'y a pas de réelle montée en puissance au cours du scénario et la fin tombe du coup un peu à plat parce qu'on en voudrait encore. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais cela ressemble un peu au deuxième film de la série qui souffrait du même défaut : il tue le serpent et après ? Toute la fin est d'ailleurs trop rapide : la vivacité qui faisait la force des scènes de comédie se retourne contre les scènes de pathos où l'émotion n'a pas le temps de s'installer. Ainsi la mort de *** (au cas où quelqu'un ne connaîtrait pas encore l'histoire) est expédiée. Au niveau de l'action pure, on sent que le scénariste a été obligé de rajouter une scène de baston, qui n'existe pas dans le roman, au milieu du film pour réveiller le spectateur somnolent (dont je ne suis pas, je te rassure).

L'adaptation de ce pavé a eu pour effet de retrancher un grand nombre d'éléments, mais c'est la loi de l'exercice. Ici, cela donne parfois des effets étranges. En élaguant l'histoire, on a enlevé tout un tas de personnages secondaires : exit les Dursley, exit Voldemort. Les autres ne sont que des ombres (McGonagall, Hagrid...). Les seuls qui ont droit à quelques scènes, ce sont Luna et Neville, mais ils sont déjà des marginaux. En fait, les personnages sont présentés dans une grande solitude. On n'a plus de scène de groupe ou presque et, dans ce cas, les personnages principaux s'en détachent (voir l'arrivée de Malefoy dans le réfectoire en arrière-plan). On n'assiste à presque aucun cours et les effectifs sont réduits. Même les bancs du stade de Quidditch sont clairsemés. Les trois héros n'agissent plus vraiment en trio.

C'est un peu le début de la fin.


Aucun commentaire: